« Je ne fais rien sans l’aide du Saint-Esprit ». Patricia Waota
Quand notre odyssée Style et Tradition d’Afrique nous fait traverser les airs pour atterrir sur les podiums de haute couture…C’est Patricia Waota, notre hôtesse, notre styliste et accessoiristes afro-décalée qui nous fait découvrir l’univers de K-Yélé, sa marque de vêtements.
A travers ses créations c’est l’Esprit de la femme dans sa fragilité, son audace, sa liberté, le langage de son corps et sa petite pointe d’extravagance que Patricia nous dévoile.
Plus qu’une passion c’est un héritage, un don qui se transmet depuis trois (3) générations. Cet univers de la couture lui est familier et la mode, elle en parle depuis son enfance.

Elle commence pourtant sa carrière en tant qu’hôtesse de l’air. Attirée par l’élégance stricte et distinguée de ce personnel navigant, elle embrasse ce métier et l’assume avec détermination et enthousiasme. De cette expérience riche, elle en ressort avec la rigueur, la discipline. Elle revient de ses voyages, la tête pleine d’inspiration et des tendances d’ailleurs.
Patricia flirte avec ses deux passions, entre ses vols elle ne manque jamais de passer à l’atelier de couture de sa mère – Assistante sociale à la retraite – pour partager ses idées. Lorsqu’elle quitte l’aviation en 2016, c’est pour donner libre cours à son génie créateur et se consacrer entièrement à sa carrière de styliste.
C’est tout naturellement que Patricia reprend l’atelier de sa mère qui officialise ce passage de flambeau, en lui remettant la machine à coudre de son défunt grand-père, le talentueux couturier de Katiola. C’est avec une émotion et fierté non feintes, que la jeune femme parle de cet aïeul qui a semé en elles, le goût des ciseaux. K-Yélé prend une nouvelle mouture et devient la griffe de l’audace et de l’élégance rebaptisé K-Yélé by Patricia Waota avec sa ligne de vêtements et d’accessoires pour dames.
K-Yélé en Tagbanan (dialecte du nord de la Côte-d’Ivoire), signifie la marque, la griffe. La griffe comme une marque indélébile s’est ancrée dans le sillage de la nouvelle génération de la mode ivoirienne. Cette styliste auto-didacte, comme elle aime à se définir s’impose rapidement avec sa matière de prédilection le WAX. Les imprimés et les couleurs l’inspirent, Patricia coupe, monte et allie le WAX à d’autres matières aussi originales les unes que les autres. Elle ose. Elle crée des modèles déstructurés, convertibles, modulables, asymétriques, résolument contemporains.
Des pièces authentiques qui retiennent l’attention de la maison VLISCO, qui la prime dès 2014, lauréate du concours international, VLISCO FASHION FUND avec le prix de LA SUPER GAGNANTE. VLISCO qui symbolise l’élégance et le luxe dans l’univers de la mode africaine, lui donne la conviction de poursuivre sa passion et en fait une de ces légitimes représentantes.


Suivra dans la même année, l’invitation à assurer la première du défilé FEERIES à l’occasion de la célébration des 20 ans de carrière de l’illustre créateur de mode de renommée internationale, GILLES TOURE.
D’autres défilés avec VLISCO en mars 2015 et AFRIK FASHION SHOW en avril 2015 et 2018 viendront compléter son itinéraire dans la mode. En 2017 deux de ses tenues seront exposées lors du AFRICAN-PRINT FASHION NOW (Story of Taste, Globalization, and Style) au UCLA Fowler Museum de Los Angeles.
Derrière la machine de son grand-père, l’héritière, les yeux perdus dans le vide comme à la recherche d’une inspiration divine, effleure délicatement l’étoffe posé sur ses genoux. Elle redéfinit le code vestimentaire traditionnel pour sculpter sa femme moderne, libre et sans complexe.

La devise de Patricia pourrait être le célèbre slogan « parce que je le vaux bien », car pour elle chaque femme est unique et belle dans sa différence.
Patricia Waota, c’est aussi le choc des matériaux et des couleurs, la rencontre des formes géométriques et l’alchimie parfaite entre deux continents l’Afrique et l’Occident qui s’embrassent fraternellement.
« Quand il est seul, il rêve, c’est-à-dire il se livre à tout l’essor d’une imagination sans frein, il voyage et vagabonde à travers l’espace sur l’hippogriffe ailé ». Charles-Augustin Saint-Beuve